Combat

Le Vovinam Viet Vo Dao se structure en deux grandes catégories. D’une part la technique et de l’autre le combat.

Ici, nous découvrirons le combat sous divers points de vue, tels que le combat en compétition, la philosophie du combat, les atouts d’un bon combattant et quelques notions sur l’hygiène de vie. En fin de rubriques vous pourrez découvrir les titres de l’équipe en catégorie combat de l’année dernière. Ce tutorial ne remplace en aucun cas les conseils de votre professeur, mais est là uniquement pour étayer votre savoir sur le combat.

Le combat en compétition

Dans chaque compétition, le combat occupe une place importante. Il se différencie en trois catégories.

le combat individuel : Le combat individuel se déroule en général sur une période de 2 minutes lors de coupes locales, et sur une période jusqu'à 3 fois 3 minutes lors de championnat national ou international. Le combattant est assisté  par son coach qui reste sur le bord du tatami et qui l’aiguille durant le combat. Les combats sont regroupés par catégorie d’âge (de poussin à vétéran), de poids (par intervalle de 7kg), de sexe et parfois de grade (ceinture bleu et ceinture noire et plus).

Chez les enfants, le combat est appelé « assaut » et il est stoppé lors de chaque point marqué (voir ci-dessous).

le combat en équipe : Le combat en équipe se déroule par équipe de 3 à 5 combattants. Chaque équipe dispose d’un remplaçant. Les règles définissant le combat en équipe sont les mêmes que le combat individuel. Chaque combattant rencontre un combattant de l’équipe adverse sans prise en compte du poids, de l’âge (+ de 18 ans uniquement), du grade et du sexe. Suivant la compétition, le plus léger rencontre le plus léger, le plus lourd rencontre le plus lourd, ou un numéro est attribué à chaque combattant et un tirage au sort détermine l’ordre de passage. Ici, le coach est le capitaine d’équipe. Chaque combat dure environ 1minute à 1 minute 30. Chaque combat gagné rapporte 1 point, chaque égalité rapporte 0 point. L’équipe vainqueur est l’équipe ayant totalisé le maximum de points à l’issus des combats.

L’open combat : L’open combat est une catégorie unique regroupant tous les combattants masculins âgés de plus de 18 ans. Ici, il n’y a aucune distinction de poids, d’âge et de grade. L’open combat est considéré comme la « catégorie reine ». Les combats durent environ 2 minutes 30. Chaque combattant dispose de son coach. 

Les règles du combat 

Les coups de poings sont autorisés à la tête et au plastron (uniquement au plastron pour les enfants) (1 point)

Les coups de pieds sont autorisés à la tête (2 points) et au plastron (1 point)

Les balayages sont autorisés uniquement avec le chem (technique pieds qui consistent à faire tomber l’adversaire en lui balayant l’appuie au sol) (2 points)

Les low kicks (coup de pied bas) sont autorisés en enchainement.

Certains ciseaux aux jambes et à la tête sont autorisés et obligatoire.

Sont interdits les coups aux parties génitales, au dos, à la nuque et à la gorge.

Chaque aire de combat est arbitrée par trois juges de coins et arbitre central.

L’arbitre central n’a pas de pouvoir de jugement sur la décision finale sauf concertation. Il est chargé d’interrompre le combat lors de points marqués ou en cas d’une trop grande différence de niveau.

La philosophie du combat

Le combat peut paraître une épreuve barbare où le seul but est de taper. Contrairement à ce préjugé, le combat est avant tout une épreuve de connaissance de soi.

Avant toute chose, il est important de faire la différence entre se « battre » et « combattre ». Au Vovinam Viet Vo Dao, nous combattons et nous ne nous battons pas. Combattre est formé du suffixe « con » qui signifie étymologiquement « avec » et de la base « battere » qui signifie « battre ». Ici prend tous le sens du terme combattre qui signifie donc se battre avec (et non contre). Cela induit donc le coté de « partenaire » et de « loyauté » (fair-play). Comme définition nous trouvons que combattre est le fait de lutter tant au sens physique qu’au sens moral. Ainsi, un combat se fait aussi bien avec le corps qu’avec la tête.

Une fois ce principe admit, le combat est alors une lutte d’abord contre soi même. Un trop grand stress ou une trop grande fatigue peut provoquer la perte du combat avant même que celui-ci est commencé. Le stress est toujours utile, mais en quantité limitée. Il permet la production d’adrénaline, l’ouverture plus importante des pupilles, l’accélération du rythme cardiaque, la dilatation des bronches et la sécrétion plus importante de glucose. Mais une trop grande quantité de stress, peut également provoquer l’inverse. Pour chaque combattant, le combat se gagne déjà dans la tête. Avancer la peur aux yeux ou la défaite dans la tête est mauvais signe. Certes commencer un combat trop confiant n’est pas mieux. Il s’agit de trouver l’équilibre entre le négatif et le positif, tel le Am et le Duong (le yin et le yang).

Il ne faut jamais se sous estimer, un combat de Vovinam Viet Vo Dao est avant tout une catégorie pour soi et non pour les autres (les coéquipiers, les professeurs ou la famille). C’est un surpassement de soi et un aboutissement de tous les enseignements de votre professeur. Prendre part au combat doit rester VOTRE décision et ne doit en aucun cas être prise par pression de l’extérieur.

Les atouts d’un bon combattant

Un bon combattant est avant tout un vo-sinh complet. Un combattant sans technique n’est pas un bon combattant. C’est pour cela que le combat doit toujours s’associé à la partie technique. C’est d’ailleurs ici que vous travaillerez vos coups de pieds, vos coups de poings, vos déplacements. En combat, votre coach sera toujours là pour vous aiguiller et vous rappeler des précisions indispensables. Néanmoins, la pression d’un combat, le bruit, l’équipement rend très difficile la communication avec votre coach en combat. C’est pour cela qu’il est important de maîtriser quelques techniques.

Tout d’abord, la garde. La garde est la protection par les poings de son visage. Au Vovinam Viet Vo Dao, les coups étant autorisés au visage, il s’agit de bien se protéger afin de les parer. Une bonne garde est une garde haute (avec les poings) qui ne bouche pas la vision du combat. A travers sa garde, le combattant doit toujours observer son adversaire et ne pas le perdre de vue. Les coudes sont rentrés afin de ne pas « ouvrir » les côtes à votre adversaire qui lui permettrait de placer un coup de pied. Cela permet également de bloquer l’accès au plexus. La garde doit être rapide, c’est-à-dire que lorsqu’elle vient parer un coup de poing ou de pied haut, elle doit automatiquement et le plus rapidement se remettre en place. Cela pour ne pas laisser d’ouverture à l’adversaire. Cela est également valable lorsqu’on donne un coup de poing. L’autre poing de garde doit rester fixe pour parer un éventuel coup de pied simultané.

Une autre garde importante, est celle des jambes. Lever le genou lors d’un coup de pied permet une garde basse très efficace. Le genou doit venir ici protéger le bas des abdominaux et dégager le coup de pied arrivant. Cette garde permet de conserver sa garde haute tout en esquivant un coup.

Ensuite le travail des poings et des pieds. Durant les entrainements ou durant l’apprentissage d’un quyen, nous travaillons une très diversité de coups de pieds et de coups de poings. En combat, il s’agit de replacer cette diversité. Le fait d’avoir une grande panoplie de coups permet de toujours créer la surprise et ainsi faire tourner le combat à votre avantage. L’enchainement de coups est aussi très bénéfique. Le fait d’enchainer pieds et poings, de varier les hauteurs et les distances permettent de déstabiliser l’adversaire qui devra être beaucoup plus attentif pour savoir d’où vient l’attaque.

Les déplacements vont s’adapter à chacun. Certains seront rapides, d’autres plus lents. Le principal est de savoir tourner autour de l’adversaire. Le fait de reculer sans arrêt est pénalisant car en premier lieu, c’est l’adversaire qui dirige le combat, qui vous dicte où aller et d’autre part, il s’avère plus difficile de contre attaquer en reculant. C’est pour cela, qu’il faut réussir à esquiver en tournant autour de l’adversaire mais toujours en ne réalisant pas de trop grand cercle autour de lui. Chacun trouvera son style de combat avec l’expérience.

Il existe d’autres domaines pouvant entrer en jeu dans un combat. Le corps à corps, les fauchages, les ciseauxle regard… Les entrainements dispensés par vos professeurs vous permettront de mieux maitrisés ces domaines.

L’hygiène de vie du combattant

Un bon combattant est avant tout une personne en bon état physique. Le tabac et l’alcool sont bien entendu déconseillés pour préserver ces capacités physiques. Le stress vient souvent couper la faim mais il demeure important de ne jamais combattre le ventre vide. Manger des barres de céréales ou autres qui amènent des sucres rapides est important pendant la compétition. Le dernier repas précédent la compétition doit privilégier les glucides à diffusion lente comme ceux contenus dans les pâtes, le riz, le pain ou les pommes de terre. Le repas qui suit la compétition devra également intégrer une quantité suffisante de féculents pour rétablir les réserves entamées pendant l’effort.

Avant la compétition il est important de bien manger, c’est-à-dire manger équilibrer. Il faut évitez les plats en sauce, les cuissons complexes et riches en graisses saturés. Le jour de la compétition, comme il faut au moins trois heures pour terminé la digestion :

- pas de menu trop copieux

- évitez les glucides simples (jus de fruits, coca…)

- évitez les graisses (fromages, œufs, poissons gras, viandes poêlées ou en sauce, charcuterie, fritures, chocolat…)

- évitez les fibres (crudités, chou)

- évitez l’eau gazeuse qui peut donner des troubles digestifs.

Mais il est important de boire entre 1 litre et demi à 3 litres d’eau par jour, cela permet de remplacer l’eau évacuée par la transpiration.

Par superstition, certaines personnes ne se coupent ni les cheveux, ni la barbe ou moustache avant une compétition. Cela est en rapport avec le flux d’énergie qui se mobilise alors à la repousse et qui n’est donc plus concentré dans la tâche à accomplir. Ici, chacun le voit comme il l’entend.